NORTHERN RANGE

Un film réalisé par Olivier DEROUSSEAU
enregistré par Anne Sabatelli
monté par Léo Richard
improvisé par Olivier Brisson et Julien Bancilhon
MENTION SPÉCIALE du GRAND PRIX
DE LA COMPÉTITION INTERNATIONALE
FID MARSEILLE 2020

Jury présidé par Nobuhiro SUWA et composé de Manon DE BOER, Silvia CRUZ, Michel LIPKES, Adrian PACI.

Première projection / FID MARSEILLE 23, 24, 25 Juillet 2020
First screening at FID Marseille on the 23rd,24th and 25th July

A propos de Northern Range

« Avant le premier plan, il est dit du mot us, en italique, qu’il revient à chacun de le définir pour soi-même. Ce « nous », Northern Range n’a, comme tout film authentiquement politique, d’autre tâche que de le chercher, de l’inventer. C’est son sujet et sa passion.
C’est d’abord le portrait d’un territoire, ce Nord maritime de la France, entre Dunkerque et Calais, où Olivier Derousseau vit et travaille : paysages saccagés, installations portuaires, panaches de fumée arrachés par le vent aux cheminées des industries pétrochimiques. C’est aussi une suite musicale en cinq tableaux, sorte de blues minimal, amoureusement composé à la mémoire du temps et du peuple perdus : basse continue des camions sur l’autoroute, percussions du vent dans les micros, tous les bruits du monde mêlés sur une trame de guitare répétitive. C’est encore une méditation mélancolique sur l’étoffe des jours, la chair du devenir, l’irrémédiable effacement et les traces qui attendent d’être sauvées. Car ce que les hommes détruisent, le temps en efface les traces – à Calais, exemplairement, l’éphémère ville appelée « jungle », bâtie pour et par les réfugiés. Qu’en reste-t-il ? Des bribes de parole, qui disent les espoirs déçus. Deux silhouettes sur une photo, l’empreinte des bulldozers , bientôt rien. Comment lutter là-contre ? Par le travail artistique, répond Derousseau. mais dans ce qu’il lui reste d’ouvrier. On est dans une maison, le cinéaste et ses compagnons sont à l’ouvrage : des traces sont recueillies dans le vaste dehors, des actes sont enregistrés dans la lumière, parmi les fleurs. Il y faut une croyance : que contre tous les enfers du dehors, l’ouvrage amoureux peut esquisser un paradis. À condition de ne pas cueillir les fleurs, mais de recueillir le passage d’un rayon de soleil sur les corolles. Ne pas cueillir, mais faire quand même le bouquet. Pour se recueillir. Car, merveille ultime, c’est en s’adressant à un mort, à un compagnon d’ouvrage disparu, que le cinéaste ajuste les traces, noue le film comme un bouquet déposé pour tous les morts, oubliés, expulsés de cette terre. Northern Range est leur Passion, soit l’inscription de « traces qui nous ressemblent », comme disait Leutrat à propos du film de Godard. Des fleurs à la boue, du vacarme des camions au murmure des vagues, l’énigme de cette ressemblance est bouleversante. »
Cyril Neyrat FID Marseille

English version

The film opens with the word “us” in italics, for everyone to define for themselves. The sole mission of Northern Range, like any authentically political film, is to seek and invent this “us”. It’s both its theme and its passion.
It’s firstly the portrait of an area, France’s north coast between Dunkirk and Calais, where Olivier Derousseau lives and works: ransacked landscapes, port installations, plumes of smoke from the chimneys of petrochemical facilities, blown by the wind… It’s also a musical suite in five parts, a kind of minimalist blues lovingly composed in memory of time and people that have disappeared: the constant bass of juggernauts on the motorway, the percussion of the wind in the microphones, all the world’s sounds blending into a repetitive guitar thread. And it’s a melancholy meditation on the stuff of days, the flesh of the future, on irretrievable erasure and the traces waiting and hoping to be saved. Because time erases what people destroy – in Calais, for example, what remains of the makeshift city known as “The Jungle”, built for and by refugees? Snatches of conversation that describe disappointed hopes; two figures in a photo; the traces of bulldozers… and soon, nothing at all. But how can we combat this? Through artistic work, replies Derousseau, but from what remains in him of the working class. We’re in a house, and the filmmaker and his companions are at work: traces are gathered from the vast outdoors, actions are recorded in the light among the flowers. Faith is required… faith that despite the hell outside, this labour of love can portray a paradise… but only on condition not to gather the flowers, but to reap the passing of a ray of sunshine on the petals; not to gather flowers, but nevertheless to arrange a bouquet, to gather one’s thoughts and mourn. Because – the ultimate wonder – it’s by addressing a dead person, a fellow worker now deceased, that the director adjusts the traces, bringing the film together like a bouquet of flowers left for all the dead, the forgotten and the expelled from this earth. Northern Range is their Passion, the inscription of “traces that resemble us”, as Leutrat said about Godard’s film. From flowers to mud, from thundering juggernauts to whispering waves, the enigma of this resemblance is overwhelming. (C.N.)

Technical sheet
Original version : French English
Subtitles : French, English
Photography : Olivier Derousseau
Editing : Léo Richard
Music : Olivier Brisson, Julien Bancilhon
Sound : Anne Sabatelli
Production Distribution : HORIZON INVERSE
contact : olivier.derousseau@gmail.com
production : horizoninverse@gmail.com

Podcast l’heure exquise-radio grenouille
L’Heure Exquise #12 : FID 2020 : N. Nicholovitch / S. Ramdani / Olivier Derousseau



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Il manifesto Edizione del 8 Settembre 2021
Immagini e idee per ridefinire lo stare insieme

18º Doclisboa | Meeting the Directors – Olivier Derousseau
Conversa com Olivier Derousseau, realizador de NORTHERN RANGE, com moderação de Amarante Abramovici
Sessão no dia 7 DEZ, às 19:00, na Culturgest.
https://www.facebook.com/doclisboa/videos/2859732497604684/